Un débat s’est tenu hier soir pendant le Conseil d’arrondissement du 15ème au sujet des modalités de pompage et de mise hors d’eau des sous- sols du futur Centre commercial Beaugrenelle pendant sa phase d’exploitation, c’est-à-dire, une fois le centre commercial terminé sur les îlots Verseau et Pégase.
Les investisseurs APSYS et GECINA demandent l’autorisation de rejeter dans la Seine les eaux issues du pompage de la nappe d’eau située sous les futurs sous-sols du centre commercial Beaugrenelle. Je rappelle qu’il est prévu de creuser 3 niveaux de sous-sols sur l’îlot Verseau et 4 sous-sols sur Pégase. A défaut d’étanchéité, les immeubles doivent être cuvelés dans leurs sous-sols ou à défaut rejeter leurs eaux d’infiltration en milieu naturel. C’est cette dernière méthode qui a été choisie par la SCI Beaugrenelle.
J’avais porté ma contribution sur le registre d’enquête publique qui a eu lieu du 30 novembre au 16 décembre 2009 parce que j’étais très inquiète de voir que ce problème technique n’avait pas fait l’objet d’une étude plus approfondie des services de l’urbanisme de la Ville au moment du dépôt des permis de construire en 2005.
J’ai été particulièrement surprise que mes interrogations portées sur le registre soient reprises par l’exposé des motifs de ce projet de délibération, d’une part, sur le risque environnemental (quelle qualité de l’eau rejetée dans la Seine ?), et d’autre part, sur la stabilité des immeubles de grande hauteur situés à proximité.
Sur le FOND, c’est le plus important :
- sur la qualité des eaux qui seront rejetées par la Seine, je suis étonnée qu’il soit laissé à l’appréciation de la SCI Beaugrenelle le soin de juger de leur qualité au regard de la pollution. Cette société sera juge et partie, et il me semble préférable de confier cette vérification à un organisme totalement indépendant. C’est le minimum à exiger d’un chantier de bonne tenue labellisé Haute Qualité Environnementale !
-sur l’étanchéité du caisson devant recueillir les eaux d’exhaures (c’est-à-dire émanant du pompage) il est difficile de croire qu’une autorisation d’urbanisme ait pu être donnée sans que l’étanchéité soit garantie ?
-sur l’impact géotechnique de la mise en place de cette installation de pompage, des tassements éventuels sont évoqués dans ce mémoire. L’exposé des motifs révèle que la Ville ne connaît pas la profondeur des fondations des immeubles anciens situés à proximité du chantier, notamment rue des Quatre frères Peignot et rue de l’Ingénieur Robert Keller.
Est-ce une plaisanterie ? Dans ces conditions, comment la Ville de Paris a-t-elle pu accorder des permis de construire sans réserve alors que le creusement des sous-sols était déjà projeté lors de leur dépôt ?
Tous ces risques évoqués dans l’exposé des motifs ne sont pas de nature à rassurer la population, ni les élus que nous sommes. Nous avons le sentiment que la Ville découvre ces menaces alors que le chantier est largement avancé puisque les destructions sont quasiment terminées.
Au travers de cet exposé des motifs, la Ville de Paris fuit ses responsabilités.
sur la FORME :
Je m’interroge sur le DELAI de dépôt de cette demande d’autorisation. Elle intervient 5 ans après le dépôt des permis de construire pour révéler de graves carences dans l’examen de ce dossier. Ce projet de délibération vient en réponse au vœu que j’avais présenté lors de la séance du Conseil de Paris de décembre 2009. Dans ce texte, avec plusieurs élus du groupe UMPPA, nous nous étonnions que l’enquête publique ait été clôturée sans que l’avis du Conseil de Paris n’ait été sollicité. Pourtant l’arrêté préfectoral portant ouverture de l’enquête prévoyait bien la consultation du Conseil de Paris avant le 31 décembre 2009.
Je m’interroge donc sur la régularité et la validité de l’avis qui sera donnée par le Conseil de Paris le 8 ou 9 février prochain. Par ailleurs, je m’étonne de la justification de l’envoi tardif des dossiers par les services du Préfet. Je suis convaincue que cela arrangeait bien la Mairie centrale que cette consultation démocratique soit ni plus ni moins inexistante.
Enfin, je signale que l’enquête publique concernant la demande d’autorisation pour le pompage de mise hors d’eau des sous-sols du Centre commercial Beaugrenelle n’a pas été organisé PAR la Mairie du 15ème, contrairement à ce qui est mentionné dans l’exposé des motifs, mais A la mairie du 15ème.
Etant donné les nombreuses incertitudes, il est irresponsable pour la Ville d’émettre un avis positif sur cette installation de pompage dont l’autorisation dépend de la compétence de l’Etat.
Ce projet de délibération met en évidence une nouvelle fois la gestion calamiteuse de ce projet par l’exécutif municipal et plus précisément par la Première adjointe au Maire de Paris.
7 ans après le lancement très médiatisé du projet, le site offre un spectacle de désolation avec deux friches dont on ne sait toujours pas ce qu’elles deviendront !
Avec le maire du 15ème, nous avons rencontré les investisseurs d’APSYS et de GECINA qui nous ont confiés leur grande inquiétude et qui très injustement pointent du doigt les associations de riverains qui ont porté les recours contre l’ampleur du projet.
Personne n’est dupe dans cette affaire, ces incertitudes, ce coup d’arrêt porté au projet ne vient pas des recours contentieux, mais bien du montage financier d’ensemble du projet qui à nos yeux, dès le début ne pouvait aboutir.
La crise économique est passée par là, mais dès le départ, la mairie de Paris a eu les yeux plus gros que le ventre et n’a pas, pour des raisons financières, écouter le discours raisonnable que nous tenions. Pourtant, nous vous avions mis en garde contre le gigantisme de ce centre commercial !
La Ville par le biais de la Semea15 à l’époque, voulait récupérer le fruit de cession des emprises foncières et des droits à construire pour financer la restructuration de l’ouvrage-dalle. Elle a accepté un projet gigantesque pour vendre plus, et récupérer plus et pour ne pas investir dans ce quartier du front de Seine.
Aujourd’hui, je dis que ceux qui ont imposé ce projet au 15ème, usant de leur pouvoir et de leur légitimité démocratique pour passer en force, que ceux-là viennent aujourd’hui nous expliquer comment ils vont redresser la situation et permettre à ce quartier de retrouver sa convivialité et son honneur.
En 2003, il y avait un cinéma qui créait du lien dans ce secteur du 15ème. Aujourd’hui, il a fait place à un terrain vague.
Où sont les belles maquettes, les belles revues de papier glacé, le bureau d’information avec ces hôtesses ?
Où sont le millier d’emplois promis encore il y a quelques mois par Mme Hidalgo ?
Où sont ces commerçants épanouis, le sourire aux lèvres… ? Aujourd’hui, ils mettent la clef sous la porte dans l’îlot Charles Michels achevé.
Je suis triste pour ce quartier. C’est la raison pour laquelle j’ai invité mes collègues du groupe UMPPA à voter contre ce projet de délibération. Ils m’ont suivie !
Les investisseurs APSYS et GECINA demandent l’autorisation de rejeter dans la Seine les eaux issues du pompage de la nappe d’eau située sous les futurs sous-sols du centre commercial Beaugrenelle. Je rappelle qu’il est prévu de creuser 3 niveaux de sous-sols sur l’îlot Verseau et 4 sous-sols sur Pégase. A défaut d’étanchéité, les immeubles doivent être cuvelés dans leurs sous-sols ou à défaut rejeter leurs eaux d’infiltration en milieu naturel. C’est cette dernière méthode qui a été choisie par la SCI Beaugrenelle.
J’avais porté ma contribution sur le registre d’enquête publique qui a eu lieu du 30 novembre au 16 décembre 2009 parce que j’étais très inquiète de voir que ce problème technique n’avait pas fait l’objet d’une étude plus approfondie des services de l’urbanisme de la Ville au moment du dépôt des permis de construire en 2005.
J’ai été particulièrement surprise que mes interrogations portées sur le registre soient reprises par l’exposé des motifs de ce projet de délibération, d’une part, sur le risque environnemental (quelle qualité de l’eau rejetée dans la Seine ?), et d’autre part, sur la stabilité des immeubles de grande hauteur situés à proximité.
Sur le FOND, c’est le plus important :
- sur la qualité des eaux qui seront rejetées par la Seine, je suis étonnée qu’il soit laissé à l’appréciation de la SCI Beaugrenelle le soin de juger de leur qualité au regard de la pollution. Cette société sera juge et partie, et il me semble préférable de confier cette vérification à un organisme totalement indépendant. C’est le minimum à exiger d’un chantier de bonne tenue labellisé Haute Qualité Environnementale !
-sur l’étanchéité du caisson devant recueillir les eaux d’exhaures (c’est-à-dire émanant du pompage) il est difficile de croire qu’une autorisation d’urbanisme ait pu être donnée sans que l’étanchéité soit garantie ?
-sur l’impact géotechnique de la mise en place de cette installation de pompage, des tassements éventuels sont évoqués dans ce mémoire. L’exposé des motifs révèle que la Ville ne connaît pas la profondeur des fondations des immeubles anciens situés à proximité du chantier, notamment rue des Quatre frères Peignot et rue de l’Ingénieur Robert Keller.
Est-ce une plaisanterie ? Dans ces conditions, comment la Ville de Paris a-t-elle pu accorder des permis de construire sans réserve alors que le creusement des sous-sols était déjà projeté lors de leur dépôt ?
Tous ces risques évoqués dans l’exposé des motifs ne sont pas de nature à rassurer la population, ni les élus que nous sommes. Nous avons le sentiment que la Ville découvre ces menaces alors que le chantier est largement avancé puisque les destructions sont quasiment terminées.
Au travers de cet exposé des motifs, la Ville de Paris fuit ses responsabilités.
sur la FORME :
Je m’interroge sur le DELAI de dépôt de cette demande d’autorisation. Elle intervient 5 ans après le dépôt des permis de construire pour révéler de graves carences dans l’examen de ce dossier. Ce projet de délibération vient en réponse au vœu que j’avais présenté lors de la séance du Conseil de Paris de décembre 2009. Dans ce texte, avec plusieurs élus du groupe UMPPA, nous nous étonnions que l’enquête publique ait été clôturée sans que l’avis du Conseil de Paris n’ait été sollicité. Pourtant l’arrêté préfectoral portant ouverture de l’enquête prévoyait bien la consultation du Conseil de Paris avant le 31 décembre 2009.
Je m’interroge donc sur la régularité et la validité de l’avis qui sera donnée par le Conseil de Paris le 8 ou 9 février prochain. Par ailleurs, je m’étonne de la justification de l’envoi tardif des dossiers par les services du Préfet. Je suis convaincue que cela arrangeait bien la Mairie centrale que cette consultation démocratique soit ni plus ni moins inexistante.
Enfin, je signale que l’enquête publique concernant la demande d’autorisation pour le pompage de mise hors d’eau des sous-sols du Centre commercial Beaugrenelle n’a pas été organisé PAR la Mairie du 15ème, contrairement à ce qui est mentionné dans l’exposé des motifs, mais A la mairie du 15ème.
Etant donné les nombreuses incertitudes, il est irresponsable pour la Ville d’émettre un avis positif sur cette installation de pompage dont l’autorisation dépend de la compétence de l’Etat.
Ce projet de délibération met en évidence une nouvelle fois la gestion calamiteuse de ce projet par l’exécutif municipal et plus précisément par la Première adjointe au Maire de Paris.
7 ans après le lancement très médiatisé du projet, le site offre un spectacle de désolation avec deux friches dont on ne sait toujours pas ce qu’elles deviendront !
Avec le maire du 15ème, nous avons rencontré les investisseurs d’APSYS et de GECINA qui nous ont confiés leur grande inquiétude et qui très injustement pointent du doigt les associations de riverains qui ont porté les recours contre l’ampleur du projet.
Personne n’est dupe dans cette affaire, ces incertitudes, ce coup d’arrêt porté au projet ne vient pas des recours contentieux, mais bien du montage financier d’ensemble du projet qui à nos yeux, dès le début ne pouvait aboutir.
La crise économique est passée par là, mais dès le départ, la mairie de Paris a eu les yeux plus gros que le ventre et n’a pas, pour des raisons financières, écouter le discours raisonnable que nous tenions. Pourtant, nous vous avions mis en garde contre le gigantisme de ce centre commercial !
La Ville par le biais de la Semea15 à l’époque, voulait récupérer le fruit de cession des emprises foncières et des droits à construire pour financer la restructuration de l’ouvrage-dalle. Elle a accepté un projet gigantesque pour vendre plus, et récupérer plus et pour ne pas investir dans ce quartier du front de Seine.
Aujourd’hui, je dis que ceux qui ont imposé ce projet au 15ème, usant de leur pouvoir et de leur légitimité démocratique pour passer en force, que ceux-là viennent aujourd’hui nous expliquer comment ils vont redresser la situation et permettre à ce quartier de retrouver sa convivialité et son honneur.
En 2003, il y avait un cinéma qui créait du lien dans ce secteur du 15ème. Aujourd’hui, il a fait place à un terrain vague.
Où sont les belles maquettes, les belles revues de papier glacé, le bureau d’information avec ces hôtesses ?
Où sont le millier d’emplois promis encore il y a quelques mois par Mme Hidalgo ?
Où sont ces commerçants épanouis, le sourire aux lèvres… ? Aujourd’hui, ils mettent la clef sous la porte dans l’îlot Charles Michels achevé.
Je suis triste pour ce quartier. C’est la raison pour laquelle j’ai invité mes collègues du groupe UMPPA à voter contre ce projet de délibération. Ils m’ont suivie !
Bonjour,
RépondreSupprimerDans cet article vous écrivez:
"sur la qualité des eaux qui seront rejetées par la Seine, je suis étonnée qu’il soit laissé à l’appréciation de la SCI Beaugrenelle le soin de juger de leur qualité au regard de la pollution."
plus haut vous avez écrit:
"Les investisseurs APSYS et GECINA demandent l’autorisation de rejeter dans la Seine les eaux issues du pompage de la nappe d’eau située sous les futurs sous-sols du centre commercial Beaugrenelle.
Des eaux rejetées par la seine et rejeter dans la seine des eaux issues du pompage; Ne s'agit-il pas des mêmes eaux? en tout cas celles que sont pompées des sous-sols sont encore plus propres que celles qui coulent dans la seine par ce que sont les mêmes et en plus sont filtrées par les sols.
Cordialement.