Au terme de cette épouvantable journée, endeuillée par cet attentat terroriste contre la rédaction de Charlie Hebdo, je pense aux 12 victimes qui sont mortes pour avoir défendu la liberté d'expression. Je pense naturellement à leur famille et à tous ceux qui les ont aimés. Je pense aussi à la France.
Le 7 janvier 2015 restera dans l'histoire comme un jour noir. Mais l'élan de résistance qui a suivi et conduit des dizaines de milliers de personnes à se rassembler dans les principales villes de notre pays est réconfortant. Oui, les Français se sont mobilisés aujourd'hui pour clamer "Même pas peur " & "Je suis Charlie", pour dire "Non" à cette barbarie.
C'est aussi un tournant dans le traitement de l'information et dans le travail des journalistes. Philippe Val, l'ancien directeur de Charlie Hebdo qui a perdu tous ses confrères, a appelé aujourd'hui les journalistes et les politiques "au courage" et à "dire la vérité". Il a regretté l'attitude des intellectuels insuffisamment mobilisés contre le fondamentalisme et affirmé que c'est sur le plan culturel qu'il fallait agir pour lutter contre l'extrémisme religieux.
Sur France Inter, Philippe Val disait aujourd'hui : "Notre moyen de rendre la justice est de moins nous taire, c'est de continuer... J'espère que cette tragédie, qui est irréparable, va changer les choses, qu'on ne va pas laisser les salopards récupérer ça... Il s'agit d'avoir un discours fort et réaliste sur cette montée du danger qui est réelle et que l'on dénonçait depuis des années. On ne nous a pas écoutés. Aujourd'hui il faut nous écouter, il ne faut pas nous laisser seuls."
En tant qu'élue de la droite républicaine, je dois reconnaître qu'il est difficile de parler d'intégrisme, d'extrémisme ou de fondamentalisme religieux sans être accusée immédiatement par la bien-pensance de courir après les idées du Front national. Comme si ces thématiques ne pouvaient être évoquées sans vous rendre suspect de tenir un discours droitier. C'est le poids du politiquement correct qui pousse à l'autocensure, à édulcorer ses propos par peur d'être pris pour raciste. Je ne suis pas raciste alors pourquoi devrais-je avoir peur de parler du fondamentalisme religieux? La droite n'est pas à l'aise avec ces sujets très sensibles.
Pour toutes les victimes du 7 janvier 2015, je m'engage à ne plus avoir peur de dire tout ce que je pense, à trouver les mots pour ne pas heurter. Car le silence de la droite républicaine est coupable, comme celui des intellectuels ou des journalistes qui cèdent à la peur du tabou. Nous devons défendre la laïcité avec plus de force, ne pas céder à l'angélisme et protéger nos concitoyens contre les dangers du fondamentalisme religieux par la promotion d'une culture plus attachée aux principes républicains. Sinon, c'est le Front national qui va gagner. Et cela, il faut l'empêcher à tout prix. Du courage.
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