lundi 18 novembre 2013

Un élu travaille, une élue "ne travaille pas"!

Voilà, c'est dit. J'ai parlé du sujet tabou des attributions de places en crèche dans la capitale lors de la dernière séance du Conseil de Paris et je ne regrette pas une seconde d'avoir décrit la réalité du terrain.

Dans tous les arrondissements, beaucoup de places en crèche sont attribuées par piston et les commissions d'attribution sont bidons! Elles sont préparées en amont et les élus, de gauche comme de droite, viennent plaider la cause de certains dossiers.

 

Je précise simplement que personne n'a remis en cause la réalité que j'ai décrite : 100% des élus de mon arrondissement ayant fait une demande de place en crèche l'ont eue... alors que seuls 20% des Parisiens en obtiennent une.

Je me suis prêtée à une expérimentation dans le 15ème en inscrivant mes propres enfants pour une demande de place en crèche, sans prévenir ni le maire, ni la commission. Parmi plusieurs milliers de dossiers, personne n'a prêté attention à ma requête.

Le Maire du 15ème n'a pas manqué de riposter par une nouvelle sortie machiste : pour lui, l'élue que je suis, Conseillère de Paris parmi les plus actives, Conseillère régionale d'Ile-de-France, "ne travaille pas". C'est ce qui, à ses yeux, justifierait le fait que mes enfants n'aient pas eu de place en crèche! La réalité est rude : je n'ai pas eu de place en crèche car personne n'a su que j'en avais fait la demande et parce que je n'ai pas demandé à être pistonnée.

Au passage, vous remarquerez que le Maire du 15ème reconnaît implicitement qu'en tant que Maire, mais aussi en tant que Député, il ne travaille pas !

Pourtant les conditions pour déposer une place en crèche sont très claires et figurent sur le site de la mairie du 15ème ICI. Il faut avoir une activité salariée "ou autre". Je précise que mon inscription a été validée sur le plan administratif.

Mais le plus dramatique, c'est que je ne suis pas là pour défendre les droits de mes enfants à prétendre à tel ou tel service public! Je me bats pour la transparence et l'équité des attributions pour les simples citoyens dans le 15ème comme dans tout Paris. Les petits arrangements entre élus pour bénéficier pour eux de privilèges ne sont plus supportables. Les élus, je le pense sincèrement, doivent avoir moins de droits que les autres.

Tournons ensemble la page de l'ère Delanoë, qui n'aura pas été plus vertueuse que les précédentes, et changeons clairement de cap pour les municipales de 2014.

3 commentaires:

  1. M Goujon qui s'est cru visé alors que vous vous adressiez au Conseil de Paris , à la gauche et la droite.... sa riposte sur Metro news "sans nier que le soutien d'un élu puisse peser dans la balance" dit -il ; alors Géraldine apportez nous des preuves de ce piston !

    RépondreSupprimer
  2. Dire tout haut ce que tout le monde soupçonne tout bas. Bravo pour cette volonté de transparence et pour ton expérience vécue. Vivre comme tous les autres Parisiens au quotidien pour mieux dénoncer les clientélisme, la preuve par les faits.

    RépondreSupprimer
  3. Il ne s'agit pas d'un soupçon mais d'une vérité. Que ceux qui n'y croient pas participent en cette belle fin d'année aux différentes manifestations à la mairie et aux traditionnels voeux du maire de début d'année. Le ballet des coupeles attendant un heureux évènement, lettre en main et esquivant des pas de danse pour "croiser" Mme Malassis est digne de certains rituels amoureux animalier.
    Pour avoir dû solliciter une place, d'abord par voie classique sans résultat, puis par le concours de Madame Malassis, je peux moi affirmer 2 choses:
    1) les critères d'attribution annoncés ne sont pas pris en compte : les seuls qui comptent vraiment sont la patte de Françoise Malassis et celle des directrices de crèches qui choisissent en 1er lieu les parents qui travaillent à moins de 10 minutes de la crèche - que le parent lambda qui se lève tôt n'aura jamais sa place en crèche sans le concours de Madame Malassis parce que sinon il ne peut pas amener l'enfant à 10h et le récupérer à 16h00.
    C'est bien connu, les halte-garderies ont été créées pour les temps plein à 1h de transport et pas pour les parents de proximité hein, au cas où vous ne comprendriez pas.
    2) Que même en faisant une cours éhontée à madame Malassis, quitte à faire la grande roue comme un paon, si vous ne faites pas partie de son cercle ou d'un cercle voisin au sien, vous n'aurez jamais votre place en creche collective dans le 15ème. De toute façon si vous la harcelez, vous allez obtenir effectivement un mode de garde alloué généreusement (on vous le fait savoir c'est une enorme faveur) par la mairie, mais justement celui dont vous ne vouliez pas. Mais oui, quand vous dites que vous ne voulez pas d'assmat pour votre enfant car vous n'arriverez jamais à refaire confiance suite aux précédentes (appel du commissariat car le conjoint veux balancer les gamins par la fenêtre, arrivée 1/2 heure trop tôt : les enfants sont seuls et vous voyez arriver l'assmat avec son cabas de course, arrivée 1/2h trop tôt et vous constatez que oui, elle emmène loulou au parc mais il n'a pas le droit de sortir de la poussette j'en passe...), ils croient toujours que c'est rapport au prix d'une assmat privée.
    Or moi qu'elle soit privée ou creche familiale, c'est la même chose. J'en ai des ulcères à l'estomac, comme on dit chat echaudé craint l'eau froide.
    [hormis cas des fonctionnaires du 15ème dans les 2 points évidemment]
    Bref, si vous répondez oui à au moins une des questions ci-dessous vous êtes sûre de ne pas inscrire votre enfant:
    1) Vous, votre conjoint, ou les grands-parent ne tutoyez pas Françoise Malassis ou autre haut gradé de la mairie
    2) Vous n'êtes pas fonctionnaires (instituteur, policier....)
    3) Vous travaillez tout deux à plus d'1/2 heure de votre domicile
    4) Vos revenus sont supérieurs à 40kE et inférieurs à 80 kE
    Conclusion : cassez vous de Paris 15, même si vous y êtes né

    RépondreSupprimer