samedi 4 août 2012

A droite, on a parfois un problème pour communiquer avec les jeunes

 





Interview de Géraldine Poirault-Gauvin
Par Ivan VALERIO, journaliste

Le Lab a démarré le 30 juillet une série d’été sur les jeunes politiques à suivre dans les prochaines années, à l’UMP et au PS. Quatrième volet de la série, côté UMP, avec Géraldine Poirault-Gauvin, élue municipale dans le 15e arrondissement de Paris et conseillère régionale en Ile-de-France. 

Elle a pour objectif de contribuer à moderniser la droite. Récemment, elle a été nommée secrétaire nationale de l'UMP en charge de la modernisation des pratiques politiques. Un défi pour cette jeune femme de 36 ans, consciente que la droite à parfois un problème pour communiquer avec les jeunes. Libre mais sûre de ses idées, elle n'a pas hésité à soutenir la candidature dissidente de Pierre Charon à Paris lors des dernières sénatoriales, en septembre 2011, et à se prononcer pour le mariage homosexuel. Quitte à entrer en conflit avec son camp.

Voir l'interview de Géraldine POIRAULT-GAUVIN : cliquer ICI

  • > Quel est votre parcours ?

Concernant ma formation, j'ai fait une maitrise d'histoire, à Tours, et un DESS à Paris II, en droit public, en 2003. A partir de 2002, j'ai travaillé pour Edouard Balladur comme assistante parlementaire. J'ai fait sa rencontre en tant que militante. Je suis entrée au RPR quand j'étais étudiante à Paris, en 1997. J'avais alors 22 ans. Il se trouve que j'habitais dans le 15e et je me suis rapprochée de mon député. En 2001, lors des élections municipales, il m'a prise sur sa liste dans cet arrondissement. J'ai été son assistante parlementaire pendant l'ensemble de son dernier mandat. En 2002, je suis devenue adjoint au maire, chargée de la démocratie locale. En 2007, j'ai été suppléante du député qui a remplacé Edouard Balladur, Philippe Goujon. Par la suite, j'ai été élue conseillère de Paris en 2008 et conseillère régionale en 2010. Entre temps, j'ai démissionné de mon mandat de députée suppléante. Aujourd'hui je suis également secrétaire nationale à l'UMP, en charge de la modernisation des pratiques politiques.

  • > Pourquoi avez-vous décidé de vous engager en politique ? 

J'ai toujours voulu faire de la politique, alors que ma famille ne baigne pas du tout dedans. Quand j'étais jeune, 7 sur 7 était mon émission préférée. J'ai toujours voulu être actrice du changement, faire des choses pour mon pays. J'ai fait des études parce que je voulais m'engager en politique. C'est le fait d'être utile à mes concitoyens, de ne plus être que celle qui critique, mais celle qui fait des choses, qui m'intéresse. Je suis très attachée à la défense de la liberté, de la justice, de la solidarité, à l'égalité des chances. Mais aussi attachée à la méritocratie. J'ai confiance en l'être humain, mais il est aussi maitre de son destin. Il ne doit pas tout attendre de la société. Enfin, je suis aussi attachée aux valeurs familiales, mais pas forcement à la famille traditionnelle, moi je parle de la famille sous toutes ses formes. Je défends également la parité, aussi bien en politique que dans l'entreprise. J'aimerais que dans ce pays on puisse être une femme, exercer une activité professionnelle et avoir un enfant. Aujourd'hui c'est très compliqué. C'est une injustice inadmissible.

  • > Un mentor en politique ?

Celui qui m'a mis le pied à l'étrier, c'est Edouard Balladur. Je l'ai rencontré dans une phase de sa carrière où il avait plus de temps, après la campagne présidentielle. On a eu l'occasion de beaucoup discuter. Il m'a enseigné la liberté et m'a incité à être libre dans mes choix politiques. Il m'a donné ma chance et je lui dois mes mandats. Globalement, j'aime en politique les gens courageux. Je pense à Rachida Dati, Jean-François Copé. J'ai aussi fait la campagne de Pierre Charon. Et évidemment, j'ai adoré soutenir la campagne de Nicolas Sarkozy. Il a un courage remarquable.

  • > C'est quoi être de droite ?

Etre de droite, c'est défendre les valeurs de liberté, de justice et d’égalité des chances. C'est aussi défendre la méritocratie. Inciter ses concitoyens à ne pas tout attendre de la société. On ne peut pas tout attendre de l'Etat. Je crois en la liberté d'entreprendre. Etre de droite c'est faciliter les démarches pour travailler, créer des emplois. La valeur travail est très importante à mes yeux. Par ailleurs, je remarque qu'on a des valeurs que l'on partage avec des élus socialistes, des valeurs de notre génération pour ceux qui ont 30 ou 40 ans. Sur les questions de société, comme la famille, la parité, les clivages sont plus générationnels que partisans. Sur l'économie et la politique en revanche, nous divergeons beaucoup.


  • > Quelle est votre activité numérique ?

Je fais tout toute seule, donc je fais un peu comme je peux, cela demande du temps. J'ai un blog : generationproximite.com. C'est un carnet de bord de ma vie d'élue. Je parle de la politique municipale et de l'actualité politique en général. J'ai un compte Facebook, avec 2500 amis, pour lequel j'ai un usage public. Et j'ai aussi un compte Twitter, mais je ne suis pas complètement accro. L'utilisation des réseaux sociaux est très importante, notamment dans le contact avec les jeunes. A droite on a parfois un problème pour communiquer avec les jeunes.


  • > Où vous voyez-vous dans 15 ans ?

J'espère être une actrice importante de la vie politique. Pas pour avoir un poste, mais pour pouvoir contribuer au changement. Faire avancer la cause des femmes notamment, la santé. J'ai des ambitions mais qui ne se traduisent pas en termes de fonctions. J'ai envie d'avoir des mandats utiles. Mais pour faire de la politique, on n'est pas obligée d'être élue, on peut faire de l'associatif ou écrire. J'espère qu'à 50 ans j'aurai contribué à améliorer certaines choses dans ce pays.

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