PACS passera

Hier soir, au Conseil d'arrondissement du 15ème, j'ai voté un voeu présenté par la gauche en faveur de la célébration des PACS en mairie.

Ce n'est pas la première fois que je prends publiquement position en soutenant cette mesure qui me semble juste, et en adéquation avec l'évolution de la société française. Aujourd'hui, de nombreux couples font le choix du PACS en France, qu'ils soient hétérosexuels ou homosexuels (près de 200 000 en 2010). D'ailleurs, peu de gens savent que 93% des PACS sont conclus par des couples hétérosexuels. 

La procédure de conclusion du PACS prévoit que ce contrat soit signé devant le greffe du tribunal d'instance du ressort de la résidence des partenaires ou devant un notaire.

Après l'enregistrement du Pacs, le greffier ou le notaire transmet l'information aux services en charge de l'état civil. Le Pacs figure en mention marginale de l'acte de naissance de chaque partenaire, comme c'est le cas pour le mariage. (source : service-public.fr)

Certains couples aimeraient rendre plus solennelle cette conclusion du PACS en procédant à cet engagement dans leur mairie, la maison du citoyen. Personnellement, je n'y vois aucun inconvénient.

La loi ne l'interdit pas; cette signature en mairie aurait davantage une portée symbolique. La République se nourrit aussi de ces symboles.

Pourquoi diable s'opposer à une telle célébration ? Beaucoup refusent d'admettre que notre société a évolué et que de plus en plus de couples préfèrent délibérément le PACS au mariage parce qu'il correspond davantage à leur mode de vie! Devons-nous tourner le dos à tous ces couples? Devons-nous fermer la porte de la maison du citoyen en leur disant "vous n'adoptez pas notre modèle, alors vous n'êtes pas les bienvenus"? Non! 

Et je crois que beaucoup d'élus refusent aussi cette célébration du Pacs en mairie parce qu'ils refusent la réalité vécue par de nombreux couples homosexuels, désireux de s'engager sincèrement. Ils ne veulent pas voir cette diversité, ils préfèrent qu'elle reste cachée et qu'elle n'éclate pas au grand jour. Et puis, malheureusement, au milieu de ces élus qui s'opposent au PACS en mairie, se cachent aussi quelques irréductibles homophobes !

Devais-je voter contre la célébration des Pacs en mairie parce que cette proposition émanait d'un autre groupe politique que le mien? Certainement pas! C'est d'ailleurs, une phrase que j'ai couramment entendue chez mes collègues du 15ème : "Tu ne dois pas voter cette mesure, même si tu y est favorable, parce que c'est l'adversaire qui la propose" (Je l'ai entendue quand j'ai refusé de voter contre l'aménagement des berges de la Seine). C'est ça le sectarisme le plus odieux...

Roselyne Bachelot a été la seule députée du RPR en 1999 à voter la loi sur le Pacs. Christian Estrosi a été le premier maire UMP à célébrer un PACS dans sa mairie de Nice en 2008. Alain Juppé a déclaré en 2011 qu'il souhaitait pouvoir célébrer des PACS en mairie à Bordeaux. Dans le 15ème, nous prenons souvent Bordeaux en exemple, car cette ville compte à peu près le même nombre d'habitants que notre arrondissement. Mais pas pour le PACS visiblement!

Hier soir, c'est l'intolérance que j'ai vu sur le visage de beaucoup d'élus de mon groupe, parfois même de la haine. Mon Président de groupe a murmuré qu'il me ferait exclure de l'UMP... Il s'agit d'Alain Destrem, Conseiller de Paris. Pour ceux qui auraient oublié qui est ce personnage, remember :

La lutte contre toutes les discriminations est au cœur de mon engagement politique. Elle fait partie de mon ADN. Je ne peux pas accepter de rentrer dans le rang quand je suis intimement convaincue que mon groupe ou mon parti fait fausse route. Impossible de me taire, surtout quand je suis menacée. L'ostracisme dont je vais faire l'objet sera toujours un châtiment plus doux que le renoncement à mes convictions!